J’ai proposé à ceux qui le souhaitent, de me poser leur question par mail, Facebook ou sur la page contact de mon site www.reflex-vital.com. Dans la mesure où elle me parle et si elle me semble être intéressante pour beaucoup d’entre vous, j’y réponds. Encore une fois, cette réponse n’est pas LA vérité, mais un éclairage. Je parle toujours de ce que je connais. Le sujet de cet article : le sentiment d’être coincé, comme enfermé en soi.
« I » a 57 ans, divorcée, maman de deux enfants.
Question : « Je me lance.
C’est difficile de décrire cette impression terrible et paralysante d’être seule et abandonnée comme au beau milieu de la forêt, avec une sensation de rejet des autres. C’est une peur primaire terrible qui me submerge et me faire perdre tout raisonnement et toute pensée.
Je subis cet assaut régulièrement lors d’épisodes dépressifs et ai l’impression que je vais mourir.
J’ai l’impression que rien ni personne ne peut comprendre ni m’aider, je suis enfermée dans un espace étroit et fermé, sans que la réalité ait de prise. Je me dévalorise constamment, et fais un énorme complexe d’infériorité dans ces cas là. je voulais témoigner et vous demander conseil, pour essayer de sortir de cet enfermement. »
J’ai demandé à « I » si, à tout hasard, elle n’était pas très longiligne. Elle m’a confirmé qu’en effet, sa nature était d’être maigre. Elle a certes grossi, mais ces 3 dernière semaines, elle a beaucoup maigri.
Réponse : Chère « I », nous venons du même territoire, même maigreur, même sensation d’être seul, incompris et rejeté, même si dans mon imaginaire à moi, j’avais la sensation d’être perdu au milieu d’un océan, sans aucun repère, aucune rive à l’horizon vers laquelle nager. Dans cet océan qui pouvait tour à tour être très agité ou très calme, je demeurais figé, incapable d’aller dans une direction. Tétanisé.
J’ai donc une bonne nouvelle pour toi, la sensation que personne ne peut te comprendre ou t’aider est fausse. Tu serais surprise de voir combien de personnes sont coincées exactement dans le même genre de forêt, de désert aride ou d’océan. Tu as sans doute une belle blessure de rejet. Si tu ne l’as pas lu, je te conseille vivement de lire « Les cinq blessures qui empêchent d’être soi-même » de Lise Bourbeau. Ce livre offre une très bonne grille de lecture des blessures émotionnelles. Il permet de voir, comme nous allons le faire maintenant, que cet enfermement est juste un mécanisme de défense et qu’il nous appartient. C’est à dire que nous n’en sommes pas la victime, mais bien le créateur. Reprendre la responsabilité de notre attitude ne signifie pas se rendre coupable, mais bien créateur. Nous sommes victimes de nos perceptions. Tu TE sens rejeté, cela t’appartient. Tous les humains sont comme toi. Simplement ils ont d’autres blessures : abandon, trahison, humiliation, injustice, et rejet. Chacun interprétera une même situation en fonction de sa(ses) blessure(s). Pour se protéger de la blessure, nous avons décidé de porter un masque. Lorsque cette blessure est activée par quelqu’un ou par une situation, le masque nous protège de la douleur. Lorsque l’on se sent rejeté, on porte le masque du fuyant. Pas la peine de t’en dire plus, tu as sans doute des tas d’exemples de situations qui te viennent à l’esprit et ou tu as choisi la fuite.
Alors comment faire pour sortir de cette situation de blocage où on ne parvient pas à être en lien avec l’autre et qui se répète encore et encore ?
Cela commence par l’accueil inconditionnel des émotions et pensées qui t’habitent, ici et maintenant, sans rien vouloir changer, juste parce que ce qui est ne peut pas être autrement (sinon, ta situation serait différente). Vouloir que les choses soient différentes, c’est résister à la réalité. C’est non seulement une perte d’énergie et de temps, mais c’est aussi contre productif. En résistant, tu t’interdis de faire remonter l’émotion qui est à l’origine de cette blessure et que ce masque (le fuyant) protège.
Ensuite, il va te falloir débusquer tout ce qui est faux en toi. Tu n’es pas, nous ne sommes pas, le personnage que nous semblons être au quotidien. Nous jouons tous un rôle par peur de ne pas être aimé, qui est la mère de toutes les peurs. Pour être aimé, le petit enfant que nous étions à compris qu’il devait refouler ce qu’il est pour se comporter selon le désir de ses parents, des adultes qui l’entourent. Nous avons pris, jour après jour, à être ce comédien qui n’est jamais lui même, qui n’ose pas dire à cet homme ou cette femme qui l’attire tant ce qu’il ressent par peur d’être rejeté (humilié, trahi, abandonné, ou injustement traité).
Pour cela ton corps est ton meilleur allié. Sois à son écoute, prends le temps d’accueillir physiquement ce que l’émotion déclenche en toi. Ne bloque surtout pas l’émotion, ne tente pas de la maîtriser. Accueille-la : constate, observe, sans pour autant te laisser prendre par l’émotion.
Ainsi, tu vas aller à la rencontre de ce que tu es et laisser qui tu croyais être sur le côté. C’est un long processus de déshabillage de tous les voiles qui te protègent. Désapprends-toi !
Évidemment, je sais que cette réponse est courte, mais c’est une première pierre qui j’espère t’aidera.
Si vous aussi, vous avez envie de me poser une question et si vous pensez que mon éclairage peut vous être utile, n’hésitez pas à m’adressez-moi un mail ou contactez-moi sur Facebook.
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