« Tu écris des textes à deux balles pour nous expliquer la vie et tu t’énerves pour un rien, en fait tu racontes que de la merde ! », dixit ma chère belle-fille préférée. Elle n’a pas tort, je m’énerve plus souvent qu’il ne conviendrait. Et vous savez quoi, ça ne me fait ni chaud ni froid. D’abord pour une raison bien simple, je ne suis pas un être éveillé ou un directeur de conscience, je ne revendique pas le fait de « savoir » ou de « connaître », je suis le premier enseigné par ce que je vis et écris.
Comme tout est absolument parfait, cette remontrance de sa part au moment du repas m’invite à revisiter ma position (posture ?) en guise d’apéro.
Voilà comment je vois les choses !
Je me sens et je suis totalement à ma place dans ma situation d’être humain qui vit l’incarnation et les complications du monde, avec ses emportements, ses croyances, ses conditionnements malheureux, et aussi ses joies matérialistes : conduire une voiture, faire du vélo, manger un bon repas. Vivre avec davantage de conscience ne signifie pas léviter quelques centimètres au-dessus du sol et ne plus rien ressentir de désagréable pour vivre dans une paix lumineuse permanente ! Vivre avec plus de conscience signifie, pour moi, dans mon expérience, « Voir ». Et l’incarnation, la dualité nous enseigne la voie de la libération en nous montrant nos croyances. En voyant nos croyances, nos jugements apparaître dans la confrontation avec les autres (qui ne sont que mes projections, mon reflet), nous avons la possibilité de voir et vérifier que ces jugements son faux, et donc de nous en défaire, de libérer les émotions refoulées protégées par ces croyances limitantes.
Lorsque je m’énerve, ou plutôt lorsque je m’emporte, car c’est plus ainsi que je le vis aujourd’hui, je constate qu’il y a de l’agitation, de la colère, mais au fond de moi, un espace demeure à distance, voit ce qu’il se passe et ne se sent pas du tout menacé ou impliqué. Je ne cherche pas à stopper cette colère ou à maîtriser quoi que ce soit, cela ne servira à rien. Pire, si je décidais de réprimer ce qui habite le personnage pour le refouler dans le silence des profondeurs, je ne ferais que faire croître la colère et générer encore de la dualité en créant une victime, un coupable, de la rancœur. Je ne peux que laisser Christophe, le personnage que je semble être, vivre son énervement. En même temps que je me vois rouge de colère, je perçois les parts de moi en souffrance, activées par la situation ou la personne face à moi. Auparavant, lorsque je m’énervais, j’étais totalement prisonnier de ma colère. J’étais toute ma colère, uniquement ma colère. Je remercie ceux qui me montrent ma colère. Grâce à eux, je vois mieux ce qui souffre en moi.
Regarder encore l’écran…
J’ai encore plein de croyances et jugements à voir. Je regarde l’écran où se projette le film de l’histoire que je crée. C’est de plus en plus facile pour moi de me détacher de cet histoire. Je suis de plus en plus heureux. Mais cette joie n’est pas toujours confortable, elle me met dans un état d’incertitude, de vulnérabilité de tous les instants. Plus rien n’est figé. Mais je suis heureux de vivre une vie aux multiples dimensions, avec différents niveaux de conscience. Vivre dans le tumulte de la dualité en permanence est un enfer, mais vivre dans l’illumination permanente ne m’attire pas plus que ça non plus. Le monde de la dualité a encore tant de choses à m’enseigner.
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Christophe LE BEC, Accompagnement individuel – PONT-L’ABBÉ (ou par SKYPE)