La souffrance, l’agitation, ou même l’excitation que nous ressentons proviennent uniquement du fait que nous sommes identifiés à nos pensées. Nous sommes ce que nous pensons, pensons-nous ! Hors ce n’est pas la réalité.
Tes pensées entretiennent simplement l’illusion d’une histoire dont tu es le héros, le centre. Le « héros » de l’histoire a absolument besoin des pensées pour survivre. Sans les pensées, plus d’histoire et le personnage perd toute consistance, toute réalité. Il n’existe simplement plus ! Lorsque tu es absorbé par une tâche passionnante, as-tu remarqué comme tu perds instantanément toute notion de temps ? Tu ne sais plus où tu es, ni qui tu es pour ne plus être que le geste que tu accomplis, qu’il s’agisse de simplement faire ton travail s’il te passionne, fabriquer un portail en bois, confectionner un costume, faire ton potager, écrire une poésie, bricoler ta voiture ou peindre un tableau, etc. Tu ne te projettes plus dans l’avenir ou le passé, tu oublies la fatigue, et pourtant tu n’es jamais autant toi-même que dans ces moments là. L’as-tu déjà remarqué ?
Et puis tout à coup, une pensée surgit qui rompt l’accord avec l’instant présent, et le monde tel que tu le connais reprend forme en une fraction de seconde : ton patron colérique, les aboiements incessants du chien des voisins, un conflit familial, et toi, pauvre petite victime, au milieu de ce quotidien encombrant et chaotique.
L’histoire reprend « ses droits » avec tes pensées. Stoppe tes pensées, là maintenant, renonce simplement à être quelqu’un et il ne reste plus que la vie, l’instant, des sensations physiques, et une immense liberté. Une liberté totale. C’est exactement cela que tu es.
Stopper les pensées peut te sembler impossible. Et ça l’est d’ailleurs pour beaucoup d’entre nous. Par contre, voir les pensées pour ce qu’elles sont, c’est à dire des idées qui passent dans ta tête et qui, accrochées les unes aux autres forment une histoire, un monde auquel tu donnes ta force, ta puissance créatrice, est accessible à chacun. Lorsque cela est vu, ressenti, vécu, alors l’identification à tes pensées perd petit à petit de sa force. L’expérience me montre que cela peut prendre du temps, entre la compréhension mentale et le ressenti physique de cette perception nouvelle de soi. Mais ne t’inquiète pas : ça prendra juste le temps nécessaire !