« Comment ça va ? »
« Bien, bien, merci et toi ! »
« Super, merci. »
Nos avons tous vécu cette séquence des centaines, des milliers de fois dans notre vie. Nous disons bonjour à un voisin, un ami, un collègue de bureau, un de nos parents, notre compagne ou compagnon. On se sourit. Les mots sortent pour ainsi dire tout seul. Pourtant, à l’intérieur de nous c’est le marasme le plus complet qui nous habite : les petits soucis, les grosses angoisses, les peurs ou les ressentiments nous assaillent, et malgré cela ce que l’on dit ne correspond en rien à ce que nous ressentons. Il y a un monde entre le personnage sociale qui échange avec les autres et la réalité de notre vie intérieur. On trouve parfaitement normal de se présenter sous un jour qui nous arrange. Une simple convention sociale. Nous portons tous un masque pour protéger ce jardin secret. Tout le monde fait cela, c’est même la base de notre rapport aux autres.
Le soucis n’est pas de porter un masque ni de jouer la comédie du bonheur devant les autres, le soucis est de penser que la comédie que nous jouons devant les autres est notre vraie vie, et que le rôle que nous interprétons est notre vraie personnalité !
Nous sommes comme un comédien qui interpréterait un héros dans un film et qui penserait être réellement ce héros. Pris par notre jeu, nous nous sommes complètement identifiés au personnage pris lui-même dans une histoire, avec ses circonstances favorables ou défavorables qui viennent expliquer (excuser !) notre situation actuelle.
C’est cette identification qui nous rend malheureux. Nous pensons devoir être d’une certaine manière, nous pensons qu’il y a une bonne et une mauvaise manière d’agir, de penser.
Dans un film, le comédien cesse immédiatement d’être le personnage dès que le réalisateur dit « Coupez ! » En sortant du théâtre après le tombé de rideau, le comédien reprend sa vie là où il l’avait laissée avant la représentation. Il cesse immédiatement de penser comme le personnage, de ressentir ses émotions. Il ne va pas dégainer son épée et faire trois roulades jusqu’à la porte de son appartement quand son voisin sonne à la porte.
Je vous invite (je nous invite), ne serait-ce que l’espace d’un instant, à ne plus croire à l’histoire, avec sa temporalité, ses raisons, la culpabilité qui l’accompagne immanquablement. Essayez, vous verrez ! Il n’y a rien à réussir, rien à atteindre. La vie est un mouvement organique, pas une histoire. La vie se vit, tout simplement, sans aucun effort à faire. Elle ne se commande pas. Cesser de vouloir jouer le rôle, cesser de se conformer à l’histoire s’avère très inconfortable au départ, mais si vous acceptez de vivre sans chercher les bonnes réponses, l’inconfort se révélera finalement très confortable.
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Christophe LE BEC, Accompagnement individuel – PONT-L’ABBÉ (ou par SKYPE)