Simuler, l’art de se dissimuler…

Simuler réclame une dépense d’énergie énorme et de tous les instants. Toutes nos tensions physiques et notre réactivité émotionnelle viennent de là.

Simuler, l’art de se dissimuler…

Simuler, l’art de se dissimuler… 940 360 Christophe LE BEC

Pour me sentir accepté, j’ai appris à simuler, à masquer mes véritables intentions, mes émotions, mes désirs, et surtout mes peurs. J’appris cela tout petit ; pour avoir mon goûter, de bonnes notes à l’école, ne pas me faire punir lorsque j’en ramenais de trop mauvaises, pour avoir l’autorisation d’aller jouer dehors, etc. Nous avons tous fait ça.

La personnalité résulte de la construction d’un masque social, un jeu auquel chacun joue sciemment, un jeu auquel nous donnons notre pouvoir, dans l’espoir de goûter à l’amour de ses parents, de ses ami(e)s, professeurs…

Prison !

En fonction de ce que je crois devoir faire ou penser pour me sentir aimé, je crée un monde de faussetés, ma petite prison personnelle. Je vois des cons, des gentils, des méchants, des amis qui pensent comme moi et avec qui nous formons une sorte de clan. Il y a ainsi le clan des bien pensants, des mal pensants, des alter pensants, qui agissent toutes et tous en obéissant à des règles tacites. Les règles dessinent le monde des personnages, avec des problèmes, des difficultés, des salauds, des luttes et des perdants. Chacun rejette son unicité, son essence particulière, s’oubliant finalement pour être ce que l’autre (la société) espère de nous. Ce jeu s’avère sans fin, sans gagnants. Que des perdants.

- Bonjour, ça va ?
- Oui, ça va bien, et vous ?

On a tous dit ces phrases de façon mécanique alors qu’en dedans de nous ça crie et hurle de douleur. Le simulacre nous flingue à petit feu, de l’intérieur. Simuler réclame une dépense d’énergie énorme et de tous les instants. Toutes nos tensions physiques et notre réactivité émotionnelle viennent de là. Nos somatisations, nos mal de dos, nos diarrhées, nos maladies chroniques, nos phobies, nos colères aussi. Nous nous contractons pour que notre vérité ne s’échappe pas, ne NOUS échappe pas. Nous ravalons nos pensées les plus pures, les plus authentiques par peur d’être blessés.

Voir

Regarder ça ! Voir toutes nos faussetés, percevoir comment nous nous y prenons pour simuler, pour feindre, faire semblant d’être, au lieu d’incarner pleinement nos ressentis, me semble une porte d’entrée royale pour être. Simplement être.

Pour ma part, je vois comment j’ai la fâcheuse tendance à ne pas « faire mes papiers » : régler mes problèmes d’Urssaf, de Caf, me faire mes payer des factures en retard, ouvrir les enveloppes qui contiennent les factures que « moi » je dois régler ! J’évite de me confronter à l’administration car je refuse de voir ma peur en face, mon refus d’incarner ce que je suis, mon désarroi. Je me rejette bien souvent moi-même en préférant me réfugier dans la fuite et le déni, comme si j’espérais me réveiller différent demain ! Comme si demain, j’agirais en étant un autre, un moi « idéal ». C’est mon choix. Je vis la vie qui en découle. Je ne peux rendre personne responsable des conséquences du choix de me dissimuler plutôt que d’être.

Le moment où j’écris ces lignes (en plein confinement pour cause d’épidémie de Covid-19), me semble parfait pour regarder en nous ce qu’il en est, et faire la paix avec tous nos ressentis, ne rien rejeter.

Goûter

Si je ne goûte pas la joie d’être, simplement être en vie, maintenant, tel que je suis, avec les moyens qui sont les miens en l’instant, alors je lutte contre, je résiste à… ce qui est. Je ne veux pas être ce que je suis, maintenant. Ma réaction face au monde qui m’entoure illustre cet antagonisme. Il me suffit de regarder mes pensées, mes actions. Si je ne parviens à goûter la joie, je ne parviens pas à être, c’est à dire à simplement me laisser traverser par la vie, sans rien vouloir, ni rien opposer à ce qui est. Ce n’est pas MOI qui fait, qui décide, mais la vie qui s’exprime à travers moi. Mon seul choix consiste à résister ou à laisser faire. Je sais, je me répète ! 🙂 (j’ai l’impression d’avoir écrit le même texte 100 fois déjà !).

La personnalité crée le monde en interprétant le réel, les faits bruts. Tout ce que je vois me donne une excellente occasion de valider que mon monde existe et que j’agis comme une bonne personne, que je ne peux pas faire autrement. Ma personnalité engendre ma réalité : mon manque d’argent, de reconnaissance, de sécurité. Il n’y a aucun hasard, aucun mauvais sort. « La personnalité est le visage de la malhonnêteté », nous dit Barry Long. Ça me semble tellement juste.

Si vous avez envie d’aller regarder avec moi là où vous vous dissimulez, n’hésitez pas à visiter ce site et à me contacter pour une séance à distance : Pendant l’épidémie de Covid-19, j’ai revu mes tarifs !

Christophe LE BEC // Tél. 06.79.23.78.38

Christophe LE BEC

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