Prenez vos parents ! C’est plus facile de jouer avec nos jugements quand il s’agit des parents parce qu’on perçoit immédiatement les tensions qui nous habitent lorsqu’on est face à eux. Ils sont souvent perçus comme les premiers empêcheurs d’être nous même, nos juges suprêmes. Remarquez comme ce sont toujours les mêmes histoires qui se répètent, les mêmes jugements parfois depuis l’enfance qu’ils nous assènent. Vous voyez ce que je veux dire, n’est-ce pas ? Notez que cela est tout aussi juste avec n’importe quelle autre personne de votre entourage dès lors qu’il y a des jugements dans l’air.
Prenons un exemple… Ma mère !
Ma mère me reproche d’être un mauvais fils, de ne pas lui apporter assez d’attention, par exemple en ne l’appelant pas tous les jours au téléphone ni même une fois par semaine. Pendant longtemps j’ai ressenti comme une violence cette demande, tant ma mère me semblait incapable d’aimer authentiquement, dans l’instant, le fils que j’étais. Elle réclamait sans cesse de l’attention, mais lorsque je fus hospitalisé dans état très grave, elle n’est même pas venue me voir à l’hôpital ! Ce genre d’attitudes, dont j’ai conservé pleins d’exemples dans mon catalogues à reproches, a nourri et renforcé mon sentiment d’avoir raison, et elle tort. Elle est la méchante, et je suis le gentil. Mais de son côté, je sais qu’elle pense exactement l’inverse : c’est elle la gentille victime et moi le méchant égoïste (et j’en passe !). Ce qui fait encore monter d’un cran notre rancœur. La rancœur est donc finalement notre seule point commun !
Il n’y a que l’amour…
Pris dans nos émotions, nous nous percevons généralement comme la victime outragée, incomprise, bafouée. Vous avouerez qu’il nous est alors difficile de percevoir que l’autre agit comme il agit toujours par amour ! Pourtant je vous assure que c’est le cas.
Ainsi ma mère pense que si j’étais attentionné avec elle, alors les autres (et elle avec eux) me jugeraient comme une bonne personne, car de son point de vue, les apparences sont tout. Donc, si je ne cherche pas à avoir raison, je peux voir que derrière sa volonté de me voir agir selon ses croyances, il y a de l’amour. Elle tente de me soumettre à sa volonté en proférant des jugements définitifs et lapidaires toutes les cinq minutes, mais elle le fait en pensant que si j’agissais comme elle alors ma vie serait parfaite, sans histoire, comme dans une publicité Ricoré !
De mon côté, j’aspire à être authentique, et j’ai tendance à penser que tout un chacun devrait faire pareil. Ce faisant, je juge l’attitude de ma mère fausse et empruntée. Du coup, je prends un malin plaisir à la déstabiliser en surjouant l’authenticité par moments, juste pour déclencher son mépris, son courroux. Elle se sent abandonné, je me sens rejeté : à chacun sa blessure. Évidemment, il est facile pour ceux qui me lisent de voir que derrière l’envie d’authenticité, il y a de l’amour. Mais c’est impossible à voir pour ma mère. De la même manière, j’ai, pendant très longtemps, vécu mon attitude à son égard comme de l’hostilité crasse ; simplement parce que j’étais incapable de voir que la vision que j’avais de ma mère était rendue étriquée par mes croyances et mes jugements personnels. Pourtant, c’est bien l’amour qui est à l’origine de mon comportement. En réalité, il n’y a que de l’amour.
Tes jugements sont mes jugements
D’après vous, pourquoi réagissons-nous aussi vivement face à certains jugements ? Et bien, simplement parce que nous y adhérons. Lorsque ma mère me dit (ou me fait comprendre) que je suis un mauvais fils, mais aussi un genre de raté, un instable, un dépensier, une part en moi croît qu’elle a raison, et puis il y a toujours un peu de vrai. Je ressens alors une émotion très intense. Personnellement, cela prend la forme d’un rejet. Lorsque je feins de ne pas faire attention à elle, ma mère se sent abandonnée et cela vient confirmer qu’elle est indigne d’être aimée, que personne ne la traite comme il conviendrait.
Et maintenant, on fait quoi ?
Une fois que l’on prend pleinement conscience de nos jugements et des jugements des autres, que derrière ceux-ci on découvre qu’il y a de l’amour, on fait quoi ensuite ?
Et bien, on peut s’ouvrir authentiquement à l’autre de ce que l’on vit, c’est une première chose. Ne cherchez pas à savoir comment l’autre va réagir. Cela lui appartient. Vous pouvez juste être vous-même dans la relation. Il arrive que de vrais rencontres se vivent dans l’instant. Mais parfois ce n’est pas possible. L’autre demeure identifié à ses croyances et ses jugements. Il aura donc raison… tout seul. Et vous n’êtes pas obligé de subir ces jugement si cela ne vous convient pas. En réalité, vous avez plusieurs choix : vous soumettre au jugement de l’autre, vous battre pour avoir raison, quitter la relation ou accepter que vous êtes dans l’amour et l’autre dans le jugement. C’est toujours une histoire de choix.
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