Depuis le mercredi 7 novembre 2018, j’ai changé mon alimentation en profondeur en optant pour un régime alimentaire sans gluten, sans aucun laitage, sans viande rouge, sans blés mutés (blé, avoine, froment, épeautre, petit épeautre, etc.). Je suis scrupuleusement les recommandations du régime hypotoxique, à savoir que l’on mange cru ou cuit à basse température (moins de 110°) pour préserver les vitamines et tous les nutriments et ne pas dénaturer les molécules des produits, ce qui aurait pour conséquence de les rendre difficilement assimilables par l’organisme. Je n’ai pas dérogé à la règle jusqu’ici. je me nourris uniquement avec des aliments bios évidemment.
Pourquoi ce régime alimentaire contraignant ?
Parce que !
Plus sérieusement, je suis atteint d’une maladie auto-immune depuis une quinzaine d’années, un syndrome inflammatoire, le syndrome de Churg & Strauss. Je réponds plutôt bien au traitement, mais voilà, ce traitement consiste à prendre des corticoïdes en veux-tu, en voilà, et ce n’est pas le meilleur des médicaments qui soit pour la santé, loin de là ! De plus cette maladie induit un asthme cortico-dépendant, une sinusite chronique très invalidante, réactions allergiques, sans compter le risque de glaucome, d’ostéoporose, d’ostéo-nécrose et autres joyeusetés liées à la prise de ce traitement digne d’un vainqueur du Tour de France ! En 2017, j’ai fait une rechute qui a nécessité une reprise importante de corticoïdes (45 mg/jour) avec une baisse régulière, mois après mois. Il y a trois semaines, re-belotte : analyses sanguines pas terribles, antibiotiques, corticoïdes à bloc, mais cette fois j’ai négocié avec le toubib qu’on parte du principe que c’était juste la sinusite qui flambe sur ce terrain allergique. Donc traitement de cheval de course hyppique, mais court, puis reprise du traitement de fond. C’est là que la décision s’est prise d’essayer le régime hypotoxique du docteur Seignalet. (autre article sur le sujet : Pourquoi adopter le régime Seignalet).
Petite digression pour revenir un instant à la spiritualité : je dis que la décision « s’est prise » et non que « je l’ai prise », car cela s’est fait tout seul, instantanément, sans réflexion préalable, sans répondre à une stratégie, un choix réfléchie mûrement après la lecture de différentes études, etc. Parce que c’était le moment pour moi semble-t-il ! (Cf. article sur la prise de décision : Je décide !)
Disons-le tout net, le régime Seignalet ne marche pas, à priori, ou très mal, pour le syndrome de Churg & Strauss : Liste des maladies pour lesquelles le régime Seignalet ne marche pas ou peu. Alors vous me direz : et ben pourquoi, alors ?
Je vous répondrais encore : parce que !
Le régime hypotoxique ne devrait pas être efficace contre Churg & Strauss, il ne devrait pas non plus, à mon avis, être efficace contre l’asthme, car il est très cortico-dépendant et que c’est l’expression première du syndrome de Churg & Strauss dans mon cas. Mais il aura peut-être un effet sur la sinusite chronique qui, au quotidien, est le symptôme le plus difficile à vivre dans mon cas : ça prend la tête, dans tous les sens du terme, jusqu’à même penser parfois au suicide quand les mois d’hiver, les crises s’enchaînent les unes derrières avec la régularité des tempêtes hivernales que l’on rencontre par chez nous (je vis dans le Pays bigouden). Toute la sphère ORL s’enflamme : sinusite à bloc, bronchite, otite, migraine, quinte de toux sèche, fièvre, et crise d’asthme qui vient réduire à rien ce qui me restait de souffle !
Je n’aime pas faire la cuisine, ça m’emmerde. Alors on verra. Je n’attends rien de spécial, mais j’ai hâte de démarrer. Voilà pour les présentations…
Jour 13
Lundi 19 novembre 2018, cela fait maintenant 13 jours que j’ai entamé ce nouveau régime alimentaire. Je l’avoue, je suis très surpris par la simplicité avec laquelle ce changement radical d’alimentation s’est opéré. Ce fut incroyablement simple. Comme une évidence. Je pensais vivre l’enfer, et puis non. j’ai la chance énorme que ma femme me suive dans cette aventure alimentaire. Sans sa complicité et son énergie communicative, j’aurais été bien moins à l’aise, beaucoup moins tranquille !
Le petit-déj
Important, le petit déjeuner ! Jusqu’ici, il était assez sommaire, rapide, presque « nerveux » : quelques cracottes-beurre-confiture ou crêpe-Nutella (quoi, merde je vis en Bretagne, j’ai le droit !), parfois des biscuits vite avalés. Un, deux, parfois trois cafés ! Puis de nouveaux quelques biscuit vers 10h30.
Aujourd’hui, ma compagne et moi prenons un petit-dej de compète : 2 Càs de flocons de riz, 2 Càs de flocons de sarrasin, une pomme rappée, une banane en morceaux, des noisettes concassées, des raisins secs, des baies de Goji, le tout réchauffé dans 20 cl de lait de riz. Ce petit déjeuner est super bon et vous tient au corps jusqu’à midi sans soucis. Je n’ai aucune envie de grignotage durant la matinée.
Le déjeuner
Ce midi on a préparé un mélange de riz lupin tournesol, agrémenté de poireaux coupés très fins et de champignon. Cela nous a bien calé. On n’est vraiment pas des pros de la cuisine, loin de là. Nous faisons donc des choses simples et pas trop longues à préparer. C’est possible ! Car l’écueil je trouve dans ce type d’approche, c’est la fâcheuse manie de devoir te transformer en candidat de Top Chef pour suivre ce régime alimentaire, alors que jusqu’ici tu mangeais certes à peu près bio, mais à base de pâtes, viandes rouges, un peu de légumes, mais surtout beaucoup de produits à base de blé très simples à trouver dans le commerce : gâteaux sec, desserts sucrés, tartes, pizzas, etc.
D’une manière générale, le déjeuner est composé de légumes cuits à basse température, de riz ou pommes de terre, lentilles, etc. Les viandes sont autorisées, viandes blanches, elles aussi cuites à basse température. De nombreuses recettes sont consultables sur le net. Les salades de crudités (salade verte, carottes rappées, endives, etc.) permettent de créer des entrées qui ont beaucoup de goût. Les légumes lactofermentés sont aussi un excellent apport de vitamines. La lactofermentation augmente même le taux de vitamines, elle a aussi l’avantage de rendre digeste des légumes qui le sont peu : carottes crues, ail, etc.). Les graines germées sont aussi un apport intéressant.
Le goûter
Fruits secs, noisettes, jus de fruits et fruits frais.
Le dîner
Là encore, salade, soupe en hiver, légumes.
Et alors ?
Première surprise, je n’ai pas spécialement faim. Deuxième surprise, j’ai la sensation que mes réactions allergiques ont baissé. Habituellement, je prends des anti histaminiques tous les jours de l’année. Si je loupe deux jours, le troisième je me gratte de partout, les les yeux qui larmoient, le nez qui coule, le quatrième, je cours à la pharmacie. Je n’ai pas pris d’anti histaminiques depuis le vendredi 26 novembre. Depuis le 17 novembre, je suis de nouveau revenu à ma posologie de base en corticoïdes. Cela fait donc trois jours, et cinq que je suis sans aucun anti histaminiques. Habituellement, même à 15 ou 20mg de corticoïdes, j’ai besoin d’un traitement contre les réactions allergiques. C’est donc assez inhabituel que je puisse m’en passer. Je dois malgré tout reconnaître que j’ai depuis hier soir, j’ai eu quelques symptômes d’allergie, mais ils demeurent passagers et supportable.
Un peu d’enseignement spirituel pour la route…
C’est là mon plus grand étonnement. Adopter ce nouveau régime alimentaire, c’est aussi complètement revoir ce que l’on entend par manger. Avant, j’ingérais de la nourriture achetée pour beaucoup en grande surface, le seul critère étant « Miam, bon ! » ou « Beurk, pas bon ! ». Le régime hypotoxique réclame du temps, et il requiert de se passer quasiment totalement des produits transformés issus de la grande distribution pour éviter tous les additifs, le gluten, les blés transformés, le lactose, etc. Aujourd’hui, je m’aperçois, sans jamais avoir recherché cela, que je mange désormais en conscience ! Ce que je mange est un choix. Je l’ai choisi, je l’ai préparé, cuit doucement, et je sais ce que c’est : une pomme, un raisin sec, du riz rond, des carottes, etc. Que mange-t-on quand on avale un Prince de LU goût chocolat ? A voir la liste des ingrédients, on mange tout un tas de composants pas très naturels, des additifs, du gluten, des acides gras trans, de l’huile de palme, des pesticides, etc. Rien que le corps humains sache transformer et intégrer. N’oublions pas que ce que nous mangeons sert de carburant, mais aussi qu’une part est assimilée dans l’organisme et fait partie de nous. Nous sommes bel et bien ce que nous mangeons.
Choisir les ingrédients, les préparer est une forme de méditation. Il faut prendre le temps. Cela nous prépare à l’acte de manger. Ce n’est pas du grignotage, ce n’est pas compulsif du tout comme type d’alimentation. Bref, je reviens par un biais détourné à la conscience. En mangeant ainsi, je découvre une nouvelle voie de retour à soi.
P.S. :
(Jour 20 : j’ai été contraint de revoir un peu ce nouveau régime alimentaire car je perdais trop de poids. Étant galbé à peu près comme une crevette, je ne peux pas me permettre d’en perdre trop. Il faut que j’augmente mon apport en protéine et sans doute aussi en glucides. Je vais surtout conserver le sans gluten, sans lactose.)
Merci beaucoup d’avoir posté ce message !
Atteinte également de Churg et Strauss, j’ai recherché comme vous des solutions alimentaires pouvant améliorer mon état. J’ai découvert le régime Seignalet et j’ai acheté le livre de Jacqueline Lagacé qui lui rend hommage, cela m’a donné un brin d’espoir… jusqu’à la page 50, où j’ai lu que le régime ne marchait pas sur cette maladie !!
Votre récit me redonne espoir, j’ai envie d’essayer… je vous raconterai !