Que sommes-nous ?

Que sommes-nous ?

Que sommes-nous ? 640 220 Christophe LE BEC

Derrière chaque question que nous nous posons, sur la vie, sur nous, ou sur ceux qui nous entourent, il y a toujours la même recherche fondamentale : le bonheur.

Certains auront une approche très spirituelle dans leur quête du bonheur, d’autres plus matérialiste. Certains préféreront l’appeler la joie, la plénitude, la paix, la conscience pure ou l’amour inconditionnel, mais au final, nous cherchons tous le bonheur. Il me paraît important de le rappeler lorsqu’on parle de ce que nous sommes. Ce que nous sommes et le bonheur sont fondamentalement liés. Ils sont de même nature. Vous noterez que ni le bonheur, ni ce que nous sommes, ne sont définissables, classables, quantifiables. Le bonheur n’est pas plus une chose que nous ne sommes une personne !

Qui sommes-nous ?

Vous remarquerez que je n’ai pas dit qui sommes-nous dans le titre de cet article, mais que sommes-nous ? La différence est de taille. De la taille d’une personne en fait !

Ce que nous sommes est un espace bien plus large que qui nous sommes. Nous savons tous instinctivement que le personnage qui s’exprime dans la vie, au travail, et même dans les relations de couple est un peu factice, un peu faux, que ce n’est pas tout à fait nous. On est plus triste, plus anxieux, plus fou, beaucoup plus spontané à l’intérieur, tout au fond de nous.

Soyons clair, le bonheur n’est pas possible tant que nous nous prenons pour une personne avec une personnalité, une histoire, un avenir, des problèmes, un système de valeurs, des projets, des possessions, des manques, des besoins.

Pourquoi ? Parce que la personnalité est un agglomérat d’idées, de concepts, de jugements, de croyances que nous avons sur nous-même, sur la société, sur les autres. Le monde que chacun voit est très différent selon les croyances des uns et des autres. En fait, chacun vit dans le monde de ses propres définitions. Un extrémiste religieux verra notre société comme un lieu de tentations et de pêchés, pétris de jugements sur le bien et le mal, avec la pénitence comme chemin de vie. Une personne très dominante verra sans doute le même monde tout autrement, avec des winners et des losers, des combats et des défis à relever. Il verra dans les relations humaines l’occasion de démontrer sa supériorité, et l’autre sera peut-être perçu comme un rival.

Finalement, dans l’expérience que nous faisons du monde, l’autre vient refléter ce que nous sommes. Le voir, avoir l’honnêteté de prendre la responsabilité de nos perceptions au lieu de rendre l’autre responsable de notre bonheur ou de notre malheur est la première étape pour se rencontrer soi-même, et peut-être la plus importante.

Dans le monde de la confrontation des idées et des personnalités où nous vivons notre vie, nous pensons que le bonheur est forcément à l’extérieur de nous, que c’est un but à atteindre. Le bonheur est quelque chose. C’est un objet. Et le jeu est même un peu plus pervers que cela car bien souvent, nous pensons qu’une belle voiture par exemple (ou tout autre objet) nous rendra plus séduisant(e), le bonheur n’est pas donc un objet, mais en fait une succession d’objets à acquérir pour atteindre le Graal. Le but de ce jeu sans fin étant d’être enfin aimé. Notre mental, totalement au service de ce jeu, est occupé à faire tenir debout ce pantin, à l’améliorer, à le défendre contre les autres pantins qui peuplent son quotidien (parents, enfants, collègues de bureau, amis, etc.). Notre personnage est un homme ou une femme à réactions. Totalement pris, accaparé par le monde, il ou elle se sent tour à tour victime ou coupable, jamais comme il faudrait. Notre expérience de la vie au quotidien est donc un monde fait de perceptions, de croyances que nous voyons absolument partout et que nous projetons sur les autres pour les rendre responsables de notre bonheur comme de notre malheur. Le monde de perceptions dans lequel nous évoluons vient conforter qui nous croyons être, il donne une apparente réalité et une épaisseur à notre expérience. Le Moi Je (moi je sais, moi je veux, moi je crois) qui s’exprime en société et vit l’expérience de la vie, ce personnage n’est qu’un masque de protection que nous portons pour éviter de ressentir nos blessures émotionnelles. Cette fausse identité, ce masque nous permet de tenir à distance nos peurs, de ne pas laisser remonter nos émotions des profondeurs de notre être. Tant que nous serons occupés à lutter contre nous-même pour jouer le jeu des apparences si chères au personnage, le bonheur auquel nous aspirons nous échappera. La vie nous resservira à chaque fois le même plat tant que nous n’aurons pas accueilli et reconnu ce que nous sommes dans l’expérience.

La peur, à l’origine du personnage que nous jouons au quotidien

Derrière toutes les peurs on trouve toujours la même racine : la peur de ne pas être aimé.

La peur est le ciment de ce personnage que nous croyons être. Cette peur indicible, nous avons appris comment nous en protéger, ou plutôt, on nous l’a enseignée dès notre plus jeune âge. Le tout petit enfant que nous étions est arrivé au monde sans masque, sans identité. Il ne savait même pas qu’il existait, qu’il était un garçon ou une fille, et pourtant il était totalement présent dans l’instant. Il ne se connaissait aucun passé, n’imaginait aucun avenir. Il était simplement là, il touchait, regardait, appréhendait le monde avec ses moyens, ses mains, sa bouche, ses yeux. Apprendre à marcher a été pour lui ou elle une succession de chutes. Il a continué jusqu’à réussir ses premiers pas. Aucun enfant (sauf problème moteur) ne renonce à apprendre  à marcher. Cela prend le temps que cela prend, pas de problème pour lui. il ne connaît pas le temps. Il ne connaît que maintenant. Cette innocence, cette fraîcheur qui ne se goûte que dans l’instant présent est notre vraie nature.

Le piège que nous nous sommes tendus

Très rapidement, nous avons dû faire avec les besoins de nos parents, les règles. Nous avons dû nous couper de nos émotions, les refouler pour être accepté. A coups de réprimandes, d’humiliations diverses, de baffes dans la gueules ou de coups de ceintures pour certains, ou de simples conditions : « Si tu ne manges pas tes légumes, t’auras pas de dessert ! », et plus tard, « Si tu ne te tiens pas tranquille, papa ne t’emmènera pas voir le match du PSG ! » Quelle horreur. En tant qu’enfant, nous l’avons subi, en tant que parents, nous l’avons fait subir. Et c’est cette peur de ne pas être aimé (qui se traduira en fonction de nos conditionnements et de nos histoires en peur d’être rejeté, d’être humilié, d’être abandonné, d’être trahi ou de subir de l’injustice) qui nous a incitée à créer une fausse identité, à nous figer dans un personnage pour nous cacher et ainsi nous protéger de la peine, de la frustration, du manque, de la colère de nos parents. Nous nous sommes littéralement coupés de notre intuition, de notre joie d’être pour devenir celui que l’on croit devoir être pour être aimé. Notre identité est en fait un empilement de croyances, d’injonctions parentales, de jugements et de définitions de nous-même. Cette fausse identité nous permet d’être à peu près aimé, ou plus ou moins toléré dans notre famille, plus tard dans la société. Pourtant, notre vraie nature est immuable, elle est toujours là… L’amour, le bonheur, la joie, quelque chose d’impalpable et de purement énergétique, sans mot, sans définition. Retour au point de départ !

L’amour est le seul moteur de notre vie. L’amour de soi ou la peur de ne pas être aimé, c’est encore et toujours d’amour dont il est question.

Ce que nous sommes

Ce que nous sommes est juste derrière le masque. Il suffit juste de déplacer un peu son attention, de l’extérieur vers l’intérieur pour sentir la présence que nous sommes, la conscience d’être. Nous sommes déjà le bonheur que nous cherchons. Ce bonheur à l’intérieur de nous a toujours été là, il le sera toujours cette conscience n’est pas personnelle. Toute personne qui se relie à elle fera exactement la même expérience. Il n’y a pas de quête, pas d’action spécifique à faire pour recontacter cette présence directe, stable, inaltérable qui est là au fond de nous, quelque soit la situation ; quand nous regardons un match de foot, quand nous nous engueulons copieusement en famille, quand nous travaillons dur.

Le monde des mots, des concepts et des idées appartient au personnage. Ce que nous sommes est purement énergétique. Communier avec quelqu’un juste par le regard et la présence est une voie bien plus puissante, bien plus directe que la communication par la parole. Les mots trahissent toujours la justesse de la communion, nos interprétations déforment la connexion. Ils ne parviennent jamais à donner la pleine mesure de ce qui est vécu quand deux individus se connectent en se tenant la main ou simplement en se regardant comme deux bébés le feraient, en plongeant leurs regards profonds l’un dans l’autre, sans peur, sans attente, juste parce que c’est possible et bon de le faire. Cette façon de se relier est absolument magique. Comme les bébés nous comprenons que nous sommes, dans l’expérience de la dualité, de l’existence humaine totalement vulnérable. Créer un personnage ne change rien à cette vulnérabilité. En s’abandonnant totalement à notre vulnérabilité, nous allons plonger dans un inconfort très intense, angoissant, même douloureux. Puis rapidement, cet inconfort va se révéler finalement confortable, cette vulnérabilité acceptée, revendiquée nous permet de tout oser, d’aller vers sa vie à la manière d’un tout petit. Donc regardez votre compagne ou votre compagnon, un ami ou un inconnu dans le métro en plongeant dans son regard, sans rien chercher, c’est une bonne façon de contacter la Présence en nous.

Exercice pratique 1

Lorsque vous ressentez une émotion désagréable ou que vous êtes pris dans les pensées du mental, installez-vous confortablement sur un siège, prenez trois grandes respirations. Ne faites absolument rien. Soyez simplement à l’écoute de ce qui se passe. Prenez conscience des sensations physiques qui sont là également. Regardez où cela se situe dans le corps. Une impression de froid ou un creux à l’estomac, une sensation de boule dans la gorge, une tension dans les épaules, une sensation de chaleur, une articulation douloureuse, etc. Repérez ces sensations et la à encore, ne cherchez pas à changer quoi que ce soit. Accueillez totalement les sensations physiques, laissez monter les émotions si cela arrive. Donnez leur le droit d’être là, exactement comme elles sont. Constatez simplement ce qui est maintenant. Sans rien changer. Si des pensées émergent, laissez-les passer, comme passent les nuages dans le ciel. Ne jugez pas, ne cherchez pas à comprendre, à contrôler ou analyser quoi que ce soi. Ne rajoutez rien, constatez simplement : « Tiens, j’ai cette pensée là », etc.

Et Dans un second temps, tournez votre attention vers ce qui perçoit ces sensations physiques. Comment est-ce que cela se présente ? Où est-ce ? Est-ce dans votre corps ?

Vous allez constater que ce qui perçoit n’est pas dans le corps, mais plutôt que le corps est dans cet espace vaste et tranquille qui perçoit ce qui vous traverse. Et quelque soit ce que vous ressentez, ce qui perçoit n’est pas affecté. Il constate ce qui est. Point. Cet espace n’a rien à voir avec l’histoire, avec le personnage que nous croyons être, avec tous ces problèmes qui habitent notre quotidien (argent, amours, carrière, enfants, parents, etc.). Il existe avant l’histoire, avant l’identification.

Bravo, vous venez de toucher du doigt votre nature profonde. Voilà ce que vous êtes. C’était sans doute fugace, peut-être même quelques secondes, mais ce n’est qu’un début. Faites et refaites l’exercice autant de fois que vous le pourrez.

Exercice pratique 2

Pour finir, je vous propose un autre exercice à faire en complément du premier, quand vous aurez déjà plus de facilité à percevoir ce qui perçoit en vous les idées, les objets. C’est Rupert Spira qui donne ce « truc » dans l’une de ses vidéos qui me semble être une excellente habitude pour revenir à soi le plus souvent possible. Quand vous traversez des expériences, bonnes ou mauvaises, faites comme si quelqu’un, moi par exemple, vous posait la question suivante :

Peux-tu décrire l’expérience d’être conscient, là, maintenant ?

Si vous plongez en vous-même un instant, vous allez vite vous apercevoir que cela n’est pas possible. Vous faites une pause et vous répondez que vous ne pouvez pas le décrire. Et toujours dans votre imagination, je vous demande : Pourquoi pas ?

Et vous répondez : parce qu’il n’y a rien d’objectif que je puisse décrire.

Et ma voix à l’intérieur vous demande : Est-ce que cela souffre en toi ?

Et vous refaites une pause pour sentir ce qui est là et vous répondez : non.

Ce petit enchaînement de questions-réponses est à se répéter en ressentant vraiment ce qui est dit à l’intérieur de soi, chaque fois que vous souffrez, chaque fois vous êtes heureux, un peu n’importe quand dans votre vie et votre journée. A chaque fois que vous regardez en vous, que vous regardez ce qui fait l’expérience de la conscience en vous, vous verrez que la conscience est toujours dans le même état : pure, ouverte, calme, parfaite. Ainsi vous trouverez la paix inhérente à vous-même, quelque soit la circonstance que vous vivez. Cela changera totalement la relation que vous entretenez à l’expérience.

Exercice que je trouve très juste et simple à mettre en pratique.

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Christophe LE BEC, Accompagnement individuel – PONT-L’ABBÉ (ou par SKYPE)

 

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