Dans le parcours de tout chercheur spirituel, vient immanquablement ce moment où le mental est perçu comme l’ennemi à terrasser. En effet, ce dernier nous apparaît comme le frein à cette ouverture qui nous tend les bras, l’obstacle à la réalisation. Si seulement les pensées de séparation, avec les croyances sur le bien et le mal et les conditionnement liés à notre histoire et à notre éducation n’étaient pas si présents en nous, nous serions déjà totalement présents à la pure conscience que nous sommes !
Alors pourquoi ?
Pourquoi sommes-nous si viscéralement identifiés au mental, ou plutôt dans quel but ? On a parfois l’impression qu’un mauvais sort ou bien qu’une erreur de conception est à l’origine de ce « dysfonctionnement » structurel. Qu’en est-il ?
On pourrait s’arrêter à la pensée que c’est un simple bug logiciel qui nous fait nous identifier à l’outil qu’est le mental, on pourrait aussi à contrario imaginer qu’il s’agit, comme le font les religions et les courants spirituels, qu’il s’agit ici d’un dessein de Dieu visant à mettre l’homme face à la tentation de la toute puissance de l’ego, du plaisir personnel (la pomme d’Adam et Eve !). La vie terrestre étant le chemin vers le retour à Soi, à l’être véritable, à la conscience, Dieu, appelez cela comme vous le voulez.
Je ne crois pas que la nature commette d’erreur, au sens ou la nature est par essence, le mouvement de la vie même. La nature est une énergie, un élan d’amour qui cherche toujours le chemin de la de la vie. Tout dans l’expérience terrestre naît, grandit, et meurt.
Je ne crois pas non plus que la vie aie un but, un dessein pour chacun de nous. Je vous avoue, je ne crois pas aux missions de vie, à la réincarnation, etc. Je n’en ressens ni le goût ni le besoin. Dieu, c’est la nature, et la nature est simplement la vie. Donc aucun sens, aucune valeur morale, ni aucune mission de vie. Je précise que je n’affirme pas ici une vérité absolue, mais simplement ce qui est juste pour moi, comment je vis les choses.
L’homme est un animal pensant
La pensée, qui est l’activité du mental chez l’homme, a supplanté son instinct. C’est ce qui fait que l’homme « domine » hiérarchiquement les autres espèces. Il pense, il met en place des stratégies.
Alors que les animaux jouent ou se battent entre eux pour établir une hiérarchie sociale, se reproduire avec les femelles de leur choix, les hommes pensent, jugent, affirment, défendent des idées et des positions, et jouent un jeu de rôles pour établir une hiérarchie sociale (et accessoirement se reproduire avec les représentants du sexe opposé les plus convoités 😉 ). En classant les autres, les situations, en bien et mal, en s’opposant et en luttant, en faisant porter la responsabilité des problèmes aux autres, l’homme crée les conditions de l’antagonisme qui vont lui permettre de se trouver une place dans cette hiérarchie, entre dominants et dominés, gagnants et perdants.
Le mental a donc une bien une fonction autre que de nous rendre la vie compliquée selon moi ; celle d’assurer la survie de l’espèce en favorisant la réussite des « dominants ». Je dis cela intentionnellement en des termes très « animaliers » pur rester très factuel. Par conséquent, il est inutile de vous en vouloir d’être encore rattrapé par ce « satané » mental ! Il n’y a jamais rien qui soit inutile dans la nature.
L’intelligence du cœur versus l’intelligence made in le cerveau
L’homme pense avec sa tête, il apprend ainsi à gagner, avoir raison et dominer. Mais cette intelligence mentale, supérieure, « aérienne » finit immanquablement par s’agiter frénétiquement pour partir en sucette et sembler nous rendre fou. C’est souvent à l’occasion d’un changement de vie radical : séparation, perte d’emploi, maladie, décès d’un proche que tout bascule. Ce qui était si important à nos yeux, réussite sociale, pécho de la meuf (ou le prince charmant), maison de rêve ou voiture bling-bling, perd tout sens. Nous prenons tout à coup conscience que cela n’a aucune importance dès lors que notre existence même semble en jeu. Notre vraie nature et la fragilité de la vie nous apparaissent alors, dans toute leur force, dans la présence de l’instant. Et notre mental devient alors, en une fraction de seconde, le moteur de la rencontre réelle avec soi. Le mental veut « être » le Soi, connaître la réalisation, l’éveil, appelez cela comme cela vous chante. Nous désirons être nous-même, sans faux-semblants.
Le grand dépouillement peut alors commencer…
Si notre mental est bien construit il nous montre comment respecter les contours de la vie. Il est cette partie aérienne qui aiguise… reconnait et oriente. Le coeur lui donne sa légisislation ou pas s’il sait reconnaître le vrai du faut. Le coeur est un catalysateur de joie quand il est bien accordé et guidé. Bon week-end,) cher Christophe, Sylviane