La lutte et le sacrifice

le magnifique de Philippe de broca

La lutte et le sacrifice

La lutte et le sacrifice 940 372 Christophe LE BEC

Souvent, je lutte. Je lutte contre ce qui m’arrive, je lutte contre ce que je ressens, ce que je vois, ce que j’entends. Je lutte encore pour obtenir ou gagner quelque chose : être quelqu’un, réussir dans la vie, rencontrer l’amour, gagner une compétition ou avoir un corps de rêve. Chacun lutte à sa façon. Contre soi, ses aspirations profondes, son intuition, et contre l’extérieur, les autres, contre la vie dans tous les cas…

La lutte

Nous avons généralement la sensation que dans la lutte nous existons. La lutte nous offre, l’espace d’un moment, l’impression d’être quelqu’un d’unique, une personne unifiée. Lorsque nous avons l’impression d’avoir atteint un but, c’est comme si nous avions gravi un pic rocheux, que nous y plantions notre petit drapeau personnel avant d’embrasser l’horizon du regard, avec la sensation euphorisante que le monde nous appartient ou qu’il est à conquérir. Et à contrario, si la lutte nous laisse exsangue et avec l’impression d’être le perdant, nous nous vivons alors comme une victime ou une mauvaise personne, ce qui est une autre manière d’exister, de se définir comme une personne : moi je suis cela. Ce sont juste des rôles, d’autres personnages, de nouveaux « Moi » qui se dessinent. Ainsi à chaque instant, à chaque rencontre, à chaque moment de la journée, en fonction de la météo, d’une parole tendue avec la personne qui partage votre vie, d’une remarque positive ou négative de votre supérieur hiérarchique au travail, d’un sourire bienveillant croisé au hasard, de nouveaux « Moi » apparaissent, sans que jamais vous ne vous rendiez compte qu’il n’y a aucune unité dans ce personnage apparent, aucune continuité. Ce qui se nomme « Christophe » n’est qu’une juxtaposition de sensations physiques et d’émotions sans aucun lien entre elles. Ces « Moi » ne sont que des identifications à des pensées, et comme ces mêmes pensées, tous les petits « Moi » apparaissent et passent, les uns après les autres. Certains reviennent souvent, d’autres n’apparaissent qu’une fois à l’occasion d’une situation très particulière. Certains racontent une histoire à laquelle on s’identifie encore. Cela n’a aucun lien avec ce qui se vit au plus profond de notre être et que nous refusons de voir par peur d’être blessé, jugé, abandonné, rejeté.

L’accueil

Lorsque l’on découvre un jour, souvent après une épreuve, un accident, une séparation, un deuil, que nous ne sommes pas un personnage, un nom, une fonction, mais que nous sommes ce qui se vit au plus profond de nous, ici et maintenant, alors le désir d’être quelqu’un s’effondre. Ce n’est pas que les idées n’existent plus ou que la lutte cesse, simplement vous voyez avec clarté que vous n’êtes pas ces croyances et ces idées. Vous pouvez alors les regarder pour ce qu’elles sont, des idées qui surgissent en vous. C’est un moment très étrange, très remuant. Tous les repères auxquels on s’accrochaient perdent tout à coup toute réalité. On se retrouve alors dans un état de vulnérabilité totale, on est perdu, tant ce que nous sommes apparaît instable, impermanent, mouvant. L’accueil de ce nouvel état où l’identification vacille est très perturbant dans un premier temps avant de s’avérer très confortable : libéré du personnage, ou au moins à distance de lui, les définitions que l’on avait de soi, les conditionnements, jugements et autres croyances limitantes perdent leurs pouvoirs sur nous. Tout devient alors possible, on peut alors se réinventer en permanence, ou dit plus justement : nous pouvons vivre totalement ce que nous sommes déjà.

Le sacrifice

Une fois que l’on perçoit ce que l’on est pas, une fois que l’on parvient à voir ses propres idées, ses croyances, ses projections, il reste à se mettre en accord avec cela. La question est donc : qu’êtes-vous prêt à sacrifier pour enfin vivre ce que vous êtes ?

Plus rien ne peut plus être comme avant. Peut-être allez-vous quitter votre compagne ou compagnon, peut-être allez-vous abandonner un métier qui ne correspond en rien à vos aspirations, peut-être allez-vous cesser de vous soumettre aux injonctions des autres. Ce qui est certain c’est que pour être soi, il faut renoncer à être quelqu’un. Ce quelqu’un n’est qu’un pantin qui sert à défendre l’être en vous. C’était sans doute utile lorsque vous étiez un tout petit sans défense. Mais ce mécanisme de défense a fini par se prendre pour vous, et vous pour lui. Si bien que cela fait de vous un prisonnier (voir article sur Le Prisonnier). La vie est prisonnière derrière des défenses infranchissables. Mais une fois que l’on a vu, c’est terminé. Même si on continue à vivre sa vie quotidienne, à jouer le jeu devant les autres, le film que l’on se projette est vu pour ce qu’il est, un film, une histoire.

J’ai choisi, parce que je trouvais cela drôle et juste à la fois, un titre assez guerrier pour cet article, j’aimerais donc le terminer sur une note plus en phase avec ce qui est vivant en moi. Nous sommes tous un peu des artistes, comme si nous interprétions des partitions uniques dont nous serions à la fois les auteurs, les interprètes et les spectateurs ! Nous sommes comme des surfeurs qui ridons chacun à notre manière les vagues, à la manière de poètes, nous sommes des danseurs qui improvisent leur chorégraphie sur un fil avec légèreté, la légèreté de la vie qui croît en nous, pour peu que nous la laissions faire sans vouloir imposer, choisir, vouloir quoi que ce soit. Je veux signifier par là qu’il n’y a pas de « méthodes » à suivre avec violence contre soi, pas de mauvaises pensées, rien à refuser ou à condamner en soi. La seule chose à faire est d’accueillir ce qui se vit en nous, de laisser remonter nos vieilles émotions refoulées pour qu’elles sortent et s’en aillent à tout jamais.

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