Le titre est un rien provocateur. Comment pourrait-on changer si on ne change rien ?
Tout simplement parce que vous êtes le changement, à chaque instant. La vie en vous n’est que mouvement, un mouvement perpétuel. Vouloir changer n’a aucun sens puisque vous changez tout le temps. Il y a une minute, maintenant, dans une seconde. Croire que vous êtes, que nous sommes toutes et tous des personnes figées, définies, « moi je suis comme ça », est une ineptie. Cette croyance n’est vraie que pour le personnage que nous sommes au quotidien, ce personnage sociale que nous avons appris à être pour nous protéger de la peine rencontrée dès notre plus jeune âge lorsque les autres (nos parents en premier lieu) ont entrepris de faire notre éducation, c’est à dire de nous faire rentrer dans un moule, leur moule, d’adopter leurs valeurs et leurs croyances sur la vie. Avec eux vous avez appris l’histoire de votre lignée pour devenir un vrai (mettez ici votre Nom de famille !).
Pourquoi ?
Si nous avons la sensation d’être bloqué, si vous nous voulons désespérément changer mais que nous avons l’impression de ne jamais y arriver, c’est uniquement parce que deux forces s’opposent en nous. Nous luttons, luttons, et luttons encore et toujours contre nous-même, contre l’être que nous sommes vraiment et qui demeure tapis dans l’ombre, au fond de nous et qui ne demande qu’à apparaître au grand jour. Nous luttons pour ne pas le voir remonter à la surface par fidélité envers nos parents, par peur de ne plus être aimé et d’être rejeté, parce que la peur de mourir en étant soi est trop terrifiante.
A la naissance et pendant les premiers mois de la vie terrestre, il n’y a pas de personnage. Nous avançons dans l’existence avec nos seuls ressentis, nos seules perceptions sensorielles. Nous ne savons pas que nous sommes quelqu’un, si nous sommes un garçon ou une fille, nous ne savons même pas ce que signifient ces mots, nous n’avons pas de langage, pas d’idées préconçues. Simplement, nous sommes. Nous sommes la vie qui se vit, sans autre considération que la découverte permanente de ce qui est (c’est exactement cet élan que nous devons retrouver aujourd’hui !). Pour ce tout petit d’homme, les parents sont tout puissant. Prenez conscience que la peur d’être soi s’est imprimée en nous dans ces premiers moments très forts de notre vie, dès les premières réprimandes. Attention, je ne suis pas en train de stigmatiser les parents. Je suis papa, j’ai fait exactement comme tous les parents. J’ai imprimé au plus profond de mes enfants des marques indélébiles, des peurs, des mécanismes, des structures mentales qui se répètent et qu’ils mettront des années à voir, et je l’espère à défaire. Les parents que nous sommes agissent comme ils peuvent pour préparer leurs enfants à vivre dans le monde sociale, dans la dualité du monde. Ils n’ont comme seules motivations que l’amour de leur progéniture et la volonté de bien faire. Et pour les protéger, sans le savoir, ils leur apprennent à se couper d’eux-même, de leur puissance, de leur lumière. C’est l’expérience que tout être humain fait de l’existence.
Nous avons donc eu besoin de construire l’armure de la personnalité pour protéger l’être sans défense que nous sommes de la peine et de la souffrance, pour être un bon (remettez ici votre nom de famille !). Enfermez, à l’étroit dans ce carcan, nous sentons confusément que nous ne sommes pas nous-même, nous étouffons littéralement… Et face à l’évidence de ce malaise, nous voulons changer !
Il n’y a rien à changer
J’espère que mon explication a été suffisamment limpide et que vous saisissez mieux pourquoi vous luttez contre vous-même lorsque vous désirez changer. Vous luttez contre vous-même, parce que le changement est à l’intérieur de vous et qu’il vous effraie.
Vous êtes le changement, il n’y a donc rien à changer. Il suffit de voir et reconnaître ce que vous êtes déjà, se reconnecter au tout petit enfant en vous, qui est totalement vous. Par provocation, je dirais qu’il suffit de vivre, simplement, sans se poser aucune question, sans jugement, dans cet élan premier, honnête, sans masque.
Et en vous abandonnant à cet élan frais et sincère, la vie vous donne l’occasion à chaque seconde de voir et de vivre ce que vous êtes déjà. Derrière chaque énervement, chaque peur, chaque angoisse, chacune de vos frustrations, se cache l’entièreté de ce que vous êtes. Vous le voyez, mais vous ne le regardez pas ! Vous agissez comme le mari dans la pièce de boulevard qui ouvre le placard, voit l’amant de sa femme et referme le placard sans même l’avoir remarqué. Cela fait rire toute la salle et surprend son épouse en nuisette au milieu du salon, et c’est exactement ainsi que nous nous comportons tous autant que nous sommes. Nous ne voyons pas parce que nous luttons contre nous-même en permanence.
La seule chose à faire est donc d’investiguer vos réactions, vos peurs face à ce que vous propose la vie, de faire monter à la surface ce qui vous habite. La vie est en vous, elle est vous, elle ne demande qu’à émerger, croître, et vous passez votre temps à la réprimer. La seule à changer, c’est votre attitude face à la vie. Dire un grand « Oui », sans chercher à juger ou changer quoique ce soit. Dire oui et regarder. C’est cela que je nomme l’investigation. La solution n’est pas à l’extérieur de nous, dans la dualité, elle est à l’intérieur de nous. Nous sommes cette vie qui nous traverse.
J’adore ce texte qui m’est venu ce matin ! 🙂
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