L’effondrement

Vivre et mourir sont intrinsèquement la même énergie. D’abord, l’un ne va pas sans l’autre. Et puis chaque seconde de vie se vit dans l’instant, que vous en ayez conscience ou non : maintenant… maintenant… maintenant. Chaque seconde de vie, meurt aussitôt vécue, autorisant ainsi la suivante.

L’effondrement

L’effondrement 940 360 Christophe LE BEC

Parfois, rien ne va. La souffrance vous envahit, contractant tout votre corps autour de la peur, de la colère ou d’une tristesse infinie, solidifiant ainsi le personnage que vous croyez être et son histoire personnelle : la sacro-sainte histoire à l’origine de tous vos maux, et que vous entretenez avec les mots de la passion.

Aujourd’hui je suis cela : cette contraction, ce resserrement. Et c’est précisément de peur dont je voudrais vous parler, et d’une peur fondamentale, puissante, la peur panique de vivre qui me paralyse depuis tout petit.

Vivre et mourir : même combat !

Vivre et mourir sont intrinsèquement la même énergie. D’abord, l’un ne va pas sans l’autre. Et puis chaque seconde de vie se vit dans l’instant, que vous en ayez conscience ou non : maintenant… maintenant… maintenant. Chaque seconde de vie, meurt aussitôt vécue, autorisant ainsi la suivante. Et la vie se vit de cette façon, de petite mort en petite mort. Le temps n’est qu’une illusion, une impression. Évidemment, si vous avez 30 ans, 40 ans ou 55 ans, vous avez évidemment vécu plus de temps. En fait vous vous avez vécu plus de fois, maintenant, maintenant, maintenant. Voilà ce que j’entends par vivre dans l’instant présent. La vie ne se vit que dans l’unité du moment, dans la fraîcheur de l’instant. Nulle part ailleurs. Pas dans le passé qui n’existe que dans notre mémoire, pas dans le futur qui n’existe que dans notre imagination ; non, toute la vie s’expérimente toujours maintenant.

La peur

La peur de vivre provient de la même énergie que la peur de mourir. Je remarque que tous ceux qui ont peur de mourir ont la sensation de ne pas avoir assez vécu, ou pas fait ce qu’ils espéraient faire. La peur de mourir renvoie à une sensation de gâchis, d’inachevé, elle a l’odeur d’un rendez-vous manqué avec la vie, et donc avec soi, car nous sommes la vie en mouvement, de l’amour qui se déploie…. Ou qui refuse de se déployer, de s’incarner.

Il y a donc un véritable combat contre soi, une lutte à mort. Je ne souffre pas pour rien d’une grosse blessure de rejet. Je me rejette moi-même. Un tout petit bonhomme en moi est terré sous son lit, certain de vivre le rejet s’il venait à oser déployer ses ailes, incarner l’amour qu’il est. Je ne suis pas atteint d’une maladie auto-immune par hasard non plus. Je refuse de vivre la vie qui est là. Il convient de bien saisir que ce refus repose sur un désir obstiné, têtu, de contrôle. Sans la croyance que je vis MA vie, que j’en suis l’auteur, la peur n’existe pas. Et sans la peur, le refus de la vie n’existerait tout simplement pas, la peur de mourir non plus.

Connaître sa part d’ombre, la reconnaître et l’accueillir totalement comme étant soi me semble le préalable à la liberté. La liberté, le simple plaisir d’être, de laisser libre cours à son plein potentiel commence ici, par l’acceptation de ce que d’habitude on tente de cacher de soi. Se cacher est tout très d’abord énergivore, ensuite prenez conscience que ces parts d’ombres, une fois vues, sont les portes d’accès à vos talents les plus puissants : derrière le menteur se cache le sens inné de la négociation ou le charisme, derrière la manipulation se cache un fin stratège, etc.

Christophe LE BEC

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