Comment pourrait-on être sans l’autre. Le petit enfant a besoin de contacts physiques pour s’épanouir au risque de se refermer sur lui-même jusqu’à en mourir. Nous sommes des animaux sociaux, au même titre que les fourmis. Chaque être humain joue sa partition au sein d’un grand orchestre, participant ainsi à une véritable symphonie de la vie, des âmes (comme le dit si bien Gregory Mutumbo). Ne vous inquiétez pas de savoir de quel instrument vous allez jouer, ne vous inquiétez pas de savoir si vous êtes à la hauteur. Vous êtes forcément à votre place là où vous êtes, exactement comme vous êtes. Chaque être humain a toute sa place dans l’écosystème. L’écureuil ne se demande pas si ce qu’il fait du matin au soir a un sens, ou si c’est bien ou mal… Vous non plus alors !
Comment pourrait-on être sans l’autre ? Comment pourrait-on être sans les histoires, sans la dualité, sans ce frottement avec le monde de l’incarnation dans lequel nous évoluons et qui fait de nous des êtres humains vivants ?
Plus ça va, plus je trouve tout ce qui m’arrive génial, même quand au départ, ça prend une tournure que je commence par refuser ou qui m’irrite. En ce moment, mes finances ne sont pas au beau fixe, loin de là. Mon cabinet de réflexologie n’est toujours pas rentable, mon autre profession de rédacteur bat un peu de l’aile également. Les clients là aussi se font rares, crise économique oblige. Ce que je refusais jusqu’ici est en train de doucement s’imposer à moi : je vais sans doute devoir fermer mon cabinet, peut-être même trouver un petit boulot régulier. Je ne sais pas trop. C’est extrêmement désagréable à vivre. Et par moment, une boule d’angoisse me saisit et me noue l’estomac. Le scénario catastrophe se met en place, la projection du film peut commencer. Ma voiture est en panne, pour l’instant j’attends, faute de pouvoir la réparer. Il suffit de pas grand chose pour que notre couple ne parvienne plus à payer le crédit de maison, bref, c’est la cata toque à la porte !
Vous imaginez bien que quelques fois, mes nuits sont agitées…
La lutte
Il y a encore quelques mois, j’aurais lutté, refusé ce qui m’habitait. Le mental aurait chercher à construire une histoire, des coupables, des gentil, des méchants, avec des « c’est pas ma faute si.. », etc. Là, au beau milieu de la nuit, en allant resservir des croquettes à mes chats, je me sens totalement en paix. J’ai vu comment mon mental remonte très rapidement au front pour reprendre les rênes sans crier gare. C’est vu, et il n’y a pas de jugement, pas de problème avec cela. Quand la peur est là, je constate simplement que j’ai peur, et même parfois que je panique. Je ne cherche pas à fuir cette sensation. Je la laisse être là, je la vis sans rien vouloir changer.
Si jamais je suis amené à fermer mon cabinet, il n’y a aucun jugement là-dessus. Je ne me condamne pas, je ne me sens pas nul pour autant. C’est fini ce jeu là. Quel changement. Je suis de plus en plus aligné, ici et maintenant. Je ne résiste pas. C’est cette résistance face à ce qui est qui est l’origine de nos souffrances (que l’on parle de votre situation sociale, de votre vie amoureuse ou de maladie).
Oh, je vous rassure, il y a encore pas mal de situations ou de personnes avec qui je lutte. Tant que je n’aurai pas totalement renoncé à avoir raison, ça perdurera. Mais là encore, c’est forcément parfait ainsi, c’est que ça ne peut pas être autrement. L’enseignant est partout. C’est ma compagne, ma fille, ma belle-fille, mes animaux, c’est absolument tout ce qui se présente à moi, tout le temps. C’est ça qui est génial. C’est là ou je veux en venir, d’ailleurs (j’étais en train de partir dans une direction en dérapage incontrôlé, et toc, une phrase et me revoilà sur ma trajectoire initiale : moi, les autres, l’un dans l’autre !
Les autres…
Comment pourrais-je ne pas sombrer dans l’angoisse ou dans une forme de folie sans les autres ? Ma femme sait simplement en me regardant si je vais bien, si je me prends pour Dieu ou si je plonge dans une phase dépressive aiguë ! Ma fille ressent immédiatement mes états de tension et d’énervement, et ma belle-fille me montre avec beaucoup d’application ma face la plus sombre : mon désir d’avoir raison, de diriger, etc.
Les autres me renvoient en permanence le monde que je crée à travers mes pensées, ce monde auquel je crois à travers mes croyances et mes jugements. Moi qui était si bien seul (et qui profite joyeusement d’un moment de solitude pour écrire présentement cet article), je prends de plus en plus de plaisir à me voir dans les autres. Je ressens de plus en plus aisément que je suis Un dans l’autre, avec l’autre. Que je suis Un, même dans la dualité, dans le monde des pensées et des objets. Plus ça va, moins je rejette quoique ce soit ! J’accepte tout. Tout est parfait, tout est enseignement. Tout n’est que le reflet de mes projections ou de mon acceptation de ce qui est.
Le silence
Si tu accueilles tout ce qui est sans rien chercher à changer, alors tu vois des enseignants et des enseignements partout. De tout ce qui vous arrive, ne cherchez pas à interpréter ou à penser quelque chose, ce serait encore un jeu mental qui renforcerait l’histoire, la personnalité, moi, les autres, les tensions, la dualité. Laissez sortir de vous l’émotion, laissez la vibrer et jouer son rôle à fond, et ensuite confiez toutes ces histoires au silence ! Faites confiance au silence en vous, dans votre cœur, là où réside l’intelligence pure. Les fils de l’histoire vont se dissoudre tout seuls. Si vous ne faites rien, si vous ne pensez rien, les problèmes insolubles vous apparaîtront sous un jour nouveau, des solutions vont surgir d’elles-même. Mais n’attendez rien du silence, n’en faites pas une stratégie ou un nouvel objet mental. Soyez le silence.
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Christophe LE BEC, Accompagnement individuel – PONT-L’ABBÉ (ou par SKYPE)
Merci, je me retrouve dans votre récit à la seule différence peut-être que je continue de rechercher ma légitimité en « tout »… encore un peu de travail !!!