Du Moi au Soi, du Soi à l’Être, de l’identification à l’unité (1/2)

Du Moi au Soi, du Soi à l’Être, de l’identification à l’unité (1/2)

Du Moi au Soi, du Soi à l’Être, de l’identification à l’unité (1/2) 150 150 Christophe LE BEC

Bon, ok, j’en conviens, le titre apparaîtra énigmatique à certains, et à la limite même, carrément rebutant. Du Moi au Soi, mais de quoi parle-t-on ? Encore une bouillie new-age, un illuminé qui se prend pour un genre de gourou celte !

J’aimerais simplement témoigner de là où j’en suis. Cela me semble important parce que la relation que j’entretiens avec les autres, avec moi, ou la nature change radicalement depuis deux ou trois ans. Là où je pensais évoluer, avancer sur un chemin vers le bonheur et la paix intérieur, je ressens finalement qu’il n’y a pas de chemin, pas d’état à atteindre, que le bonheur permanent est une illusion, qu’il y a juste l’instant présent et la vie qui se vit, dans un mouvement, à travers moi. Point. C’est simple, ultra basique. Pas de pratique mystique, pas de méditation (du moins pas forcément), pas de super pouvoirs. Et cela influe grandement, non pas la manière dont je pratique la réflexologie, mais plutôt ma perception de ce qu’est la santé, de la relation corps-esprit, du sens à donner à la maladie, de ma posture vis à vis de mes patients et de leurs attentes.

Ce dont il est question ici n’a donc rien d’un délire intello-mystique. Il n’y a aucun enseignement à apprendre et à pratiquer, c’est même le contraire. J’aimerais ne parler que du concret, de ce qui est. Il n’y a rien à ajouter à nos vies, mais plutôt à se dépouiller de voiles inutiles qui encombrent notre vision.
Je sais que les premières lignes vont sembler confuses, c’est simplement dû au fait que nous ne sommes plus habitués à regarder les choses telles qu’elles sont, sans le filtre de nos perceptions et de nos croyances.
Nous parlons tous du réel, pourtant chacun de nous le voit différent, à sa façon. Repensez à votre dernière réunion de famille ! Aucune personne présente n’aura vécu la même soirée. Nous ne voyons pas ce qui est, nous interprétons avec nos perceptions. Ce que nous voyons devant nous est en fait le reflet de notre propre monde intérieur. Rien d’autre. Nous vivons tous dans cette illusion de réalité, celle du Moi.

Moi je, moi je m’appelle X, ou Y, je suis un homme ou une femme, avec un âge donné, et j’ai tel et tel problème dans la vie qui m’empêchent d’être aussi heureux que je le voudrais, mais auxquels je m’identifie totalement. Voilà, en gros, comment nous nous définissons. Vous remarquerez que cette manière d’être face à la vie, est loin d’être simple et qu’elle est constituée de croyances ; je suis comme-ci, pas assez ou trop comme cela, je suis bien ou mal, et au final, remarquez comme nous nous voyons toujours victimes. Victimes de la vie, des autres, de notre supérieur, de notre conjoint, de nos parents, nos enfants, etc. Pour finir par nous sentir coupable de ne pas faire ce qu’il faudrait, d’être des incapables face à la vie ! Un comble.
Personnellement, je trouve cette construction intellectuelle hyper complexe, très mentale, très éreintante à vivre avec toujours le bien et le mal qui nous dominent.

Opération déconstruction !

Qui êtes-vous ?

Cette simple question pourtant fondamentale n’a rien d’évident (si vous étiez filmés en cet instant, vous verriez l’expression de surprise sur votre visage !). Il y a toujours un court moment de vide sidéral en nous, comme un abîme lorsqu’on nous pose la question. L’espace d’un instant nous ne savons pas quoi répondre. Il nous faut penser pour enfin répondre. Ce court instant de vide. C’est l’instant présent, et ce que vous êtes, c’est cet espace dans cet instant. Rien de plus.
Je m’appelle Christophe. Donc je suis Christophe. Ça paraît simple. Pourtant, ça ne l’est pas tant que ça. Si mes parents m’avaient appelé XB22, serai-je différent ? Serai-je quelqu’un d’autre ? Quand je n’y pense pas, est-ce que je suis Christophe ? Est-ce que je suis un garçon ? Là encore, rien n’est moins évident. À l’instant ou vous ouvrez les yeux le matin, savez-vous qui vous êtes ? Avez-vous un âge déterminé ? Non. Le fil de l’histoire reprend son cours petit à petit. Vous repensez à cette réunion qui vous attend ce matin, à la tension avec votre voisin au sujet des aboiements de son chien et de nouveau vous vous identifiez à ce personnage que vous pensez être (ou devoir être). De même, lorsque je peins mon portail en m’appliquant, que je suis totalement investit dans ma tâche, je ne suis ni Christophe, ni même un garçon. je suis le mouvement du pinceau, je suis le bleu de la peinture qui s’étale lentement. Rien d’autre. Il n’y a même plus de temps. Parfois cinq minutes peuvent sembler une heure ou inversement. Lorsqu’un tout-petit tombe et se relève sans cesse pour apprendre à marcher, pensez-vous qu’il sache qu’il est un garçon ou une fille ? Pensez-vous qu’il se dise qu’il doit vite savoir marcher, comme ça il pourra aller à l’école et apprendre un métier qui lui permettra de gagner suffisamment d’argent pour s’offrir une piscine dans le jardin de la maison qu’il achètera à crédit (si le taux est avantageux !) ? Et pourtant, il existe. Il ne sait pas qu’il est né, il ne sait pas qu’il va mourir, et il est totalement lui-même. Lorsqu’il éclate de rire, il ne se demande pas si cela se fait ou non en société, il peut péter en public sans ressentir la moindre gêne… Je ne vous invite pas à péter en public, mais à voir l’authenticité de la vie qui traverse les enfants, et de vous en inspirer.

Avez-vous remarquez comme, lorsque vous n’y pensez pas, il n’y a pas de problème ? Lorsque je peins mon portail, lorsque je pratique la réflexologie ou les soins énergétiques, lorsque j’écris, Je, Christophe, le Moi, appelez-le comme vous voudrez, n’existe pas. Je suis humblement la vie qui se vit dans l’instant. Pour vous c’est peut-être lorsque vous lisez un livre ou que vous jardinez, bricolez un moteur, chantez, jouez de la guitare, apprenez des langues étrangères, ou pratiquez le métier que vous aimez, tous ces moments ou vous faites une activité qui vous est naturelle, que vous la pratiquez sans que cela vous demande un effort surhumain.
Avez-vous remarquez encore, que lorsque vous faites cela, le temps passe très vite, et qu’il n’y a pas cette petite voix dans votre tête qui vous parle tout le temps ?

Mais à qui parlez-vous ?

Vous avez une voix dans votre tête. Pas la peine de faire l’étonné, je le sais. Tout le monde en a une. Vous n’en parlez jamais à personne, pourtant elle est bien là. Elle juge, compare, classifie. Elle voit tout en bien et en mal. Elle décortique les autres pour les mettre dans des cases, avec un bon gros jugement dessus.

Mais à qui appartient cette voix ? Êtes-vous cette voix ?

Les petites voix dans nos têtes qui nous ordonnent quoi faire, quoi dire, qui s’emportent ou se figent face aux actes et aux remarques des autres, et nous font nous sentir tour à tour victime ou coupable ne sont pas nous, contrairement à ce que nous pensons. Ce sont des pensées. De simples pensées qui passent. Ce sont les voix de notre mental. Un mental réactif constitué de croyances, de mémoires sauvegardées dans notre disque dur. Lorsque nous vivons l’instant présent, que nous nous jouons comme le petit enfant, que nous chantons ou peignons notre portail, ou lorsque nous faisons le travail que nous aimons, la petite voix n’existe plus, le temps non plus. Nous sommes ce que nous faisons. Ni plus, ni moins.

Comment en sommes-nous arrivés à nous identifier à cette voix ? Comment sommes-nous passés du Tout-petit qui vit pleinement l’instant présent à cet être humain qui vit constamment dans le passé ou le futur et qui pense qu’il a un but à atteindre, qui vit dans la peur permanente de ne pas y arriver ?

Christophe LE BEC RÉFLEXOLOGUE PONT-L’ABBÉ (29)

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Christophe LE BEC

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