Il y a trop de « Moi » en moi ! Quelle phrase étrange, non ?
Avez-vous remarqué comme nous sommes des personnes très différentes en fonction des situations, de ceux avec qui nous nous trouvons, de ce que nous sommes amenés à vivre ? Le garçon que je suis lorsque je bois un café en terrasse en bord de mer avec des amis par une belle après-midi ensoleillée est très différent de celui qui assiste à une réunion de travail ou qui crève sur une autoroute déserte et enneigée au milieu de la nuit. Les pensées que j’entretiens dans ces deux moments sont alors très différentes. Je parle de ma vision du monde, ce que je pense de moi, des autres, tout est différent, et parfois totalement contradictoire. À quel moment suis-je vraiment moi ? Y a-t-il seulement un « Moi » aux commandes ?
Moi je
Pendant les cinquante premières années de ma vie, je n’avais aucune idée de qui j’étais vraiment et je me sentais totalement perdu, comme un bouchon flottant entre deux eaux. Je savais juste que je voulais aller à la rencontre de ce que j’étais, de ce qui se cachait au fond de moi. J’étais tellement identifié à un nom et un corps que j’étais persuadé d’être quelqu’un aux commandes d’une vie et d’un corps, avec des buts à atteindre pour m’améliorer, devenir meilleur ou différent. J’ai fréquenté de nombreux psys pour m’aider dans ma quête, mais si j’ai parfois appris de ces rencontres, rien n’a réellement changé en moi, je me sentais coupé de moi et des autres, comme orphelin de moi-même.
Aujourd’hui, je trouve l’idée d’être quelqu’un presque saugrenue. Je la vois comme une simple erreur d’interprétation. Pourquoi cette idée d’être une personne, avec un cerveau qui dirige l’ensemble ne tient-elle pas la route à mes yeux ?
« Moi je suis comme ceci », « Moi je dis que… », « Moi je n’aime pas quand… » Des « Moi » différents nous habitent et se succèdent en permanence, formant un chapelet d’identités différentes, avec leurs vérités, leurs jugements, leurs croyances, leurs conditionnements. À un « Moi je ne supporte pas que l’on me mente ! » après une altercation violente avec un de ses enfants succédera peut-être un « Moi je dis qu’il faut toujours dialoguer ! » après un différent avec un automobiliste de 2m20 pour 110 kilos ou après avoir réglé en douceur un différent entre deux petits de trois ans dans un bac à sable ! Pourtant si on y réfléchie bien, rien ne devrait avoir le pouvoir de changer la perception que nous avons de nous-même ! Et d’ailleurs, rien ni personne n’a ce pouvoir. Qui je suis n’est pas dépendant des autres ou des situations. Lorsque mon enfant qui refuse de manger du poisson se fige face à son assiette et que je lui crie dessus : « Tu m’énerves ! », il faut bien voir qu’en réalité ce n’est pas lui qui m’énerve, c’est moi qui m’énerve ! C’est très différent. Face à la même situation, un autre parent pourra avoir une toute autre réaction. C’est bien que l’enfant n’a aucun pouvoir sur mon émotion. Je m’énerve car son attitude me renvoie à une émotion coincée en moi et non digérée. Nos réactions émotionnelles nous appartiennent. En prendre l’entière responsabilité est un premier pas pour se rencontrer tel que l’on est.
Des idées et une histoire à dormir debout
Christophe (mettez votre nom à la place, c’est pareil !) n’est pas un garçon, ni un coach, ni un type fragile ou méchant, ni un éveillé ou quoique ce soit d’autre que Christophe se raconte à propos de lui-même ou que les autres racontent à son propos. Ce sont justes des idées, croyances, concepts plaqués sur ce corps et qui donnent au mental l’impression d’être quelqu’un : « Moi je suis comme ceci… comme cela, etc » ! En réalité, ce sont des idées qui surgissent dans ma tête et auxquelles je donne tout mon pouvoir à tour de rôle. Ces idées me dirigent dans mes actions et elles déterminent mon état psychologique ! N’est-ce pas un peu dérangeant ? Et malgré ce caractère erratique et bien souvent incohérent, nous continuons collectivement à nous croire des personnes avec un penseur unique qui dirige ce corps-machine auquel on a donné un nom : le mien, le votre !
C’est juste une histoire, un roman, une fiction projetée sur un écran que nous prenons pour vraie. Voyez comme ce que vous êtes n’a rien avoir avec un sexe, un nom, une fonction sociale, un pays. Nous sommes la joie, la pure vibration de la vie qui opère en nous. Nous gagnons à apprendre à percevoir cette énergie, à écouter cette vibration, à suivre l’intelligence qu’elle contient. Car c’est l’essence de ce que nous sommes. Cela s’apprend, il suffit juste d’un peu de temps et de bienveillance envers soi. Posez-vous, ne dites rien, laissez faire le silence. Des compréhension vont surgir, pour peu que le mental reste tranquillement en paix.
Investigation de soi
Notre état psychologique, notre humeur, les pensées que nous avons sur nous-même, changent en permanence. Lorsque nous prenons le temps de ressentir comment cela fonctionne en nous, nous pouvons percevoir que chaque « Moi » est chargé différemment énergétiquement. Cela se traduit physiquement en nous. Cet aspect me semble de plus en plus important. Revenir à soi, à ses sensations physiques, ici et maintenant. Car c’est ici, et uniquement ici et maintenant que tout se joue. Lorsque nous sommes en colère, voyez comme nos mâchoires se serrent, nous ressentons peut-être un boule à l’estomac, certains sentirons un creux à l’estomac ou auront la gorge nouée, d’autres auront le souffle court, les mains moites. Lorsque nous ressentons de la colère, ce sentiment est lourd, acide, ou glacé, ressentez-la physiquement. Au contraire, lorsque je bois mon café en terrasse, je ressens de la chaleur au niveau du cœur, c’est léger, doux. Nous sommes tous capables de sentir les énergies en nous, exactement comme lorsque nous entrons dans une pièce ou deux personnes étaient en train de s’engueuler, nous percevons immédiatement l’électricité dans l’air.
C’est à cette simplicité que je nous invite à nous connecter de plus en plus souvent. La véritable intelligence est celle du cœur, pas celle de la tête qui est uniquement mentale et qui cherche uniquement à avoir raison et à nous séparer des autres en voyant de la dualité partout.
Tous ces « Moi » ne sont pas réellement « Moi », ils n’ont rien à voir avec ce que je suis.
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Christophe LE BEC, Accompagnement individuel – PONT-L’ABBÉ (ou par SKYPE)