J’ai raison !

le magnifique de Philippe de broca

J’ai raison !

J’ai raison ! 940 372 Christophe LE BEC

Avoir raison est la pire des choses. Dès que vous voulez ou que vous pensez avoir raison : fuyez ! Faites un pas de côté pour observer ce qui se joue en vous.

Si j’ai raison, alors l’autre à tort. Au mieux, il est d’accord avec mon point de vue et on a raison tous les deux. C’est super, on est pareils… Mais on est d’accord que les autres ont tort ! Dès que j’ai raison, je dis un grand oui à l’idée de séparation. Et c’est un monde complet dominé par le bien et le mal, constitué de gens comme moi et de gens pas comme moi, avec une victime et des coupables, un univers de jugements, de définitions et de croyances que je créé en une fraction de seconde.

Par cette simple pensée limitante, « j’ai raison », je me coupe instantanément des autres. Je ne suis plus en lien, plus relié en profondeur. Me voici avec la perception (fausse) d’être seul, victime et abandonné (et/ou rejeté, humilié, trahi, victime d’injustice).

J’ai toujours tort

C’est le paradoxe ! Dès que je dis ou pense « j’ai raison », j’ai tort. J’ai forcément tort parce que cette affirmation est juste un point de vue auquel je crois. Rien d’autre. Voyez les choses d’un autre endroit et votre point de vue est immédiatement différent ; vous voyez une toute autre réalité. Une croyance n’est donc jamais la réalité. Croire, c’est donner son pouvoir créateur à une idée qui vous coupe de la vie. Croire que ce que nous pensons est la réalité est une simple illusion ! En fait, le regard que nous portons sur le monde est fabriqué avec nos croyances, il en est le simple reflet. Je vois ce que je crois (et non, je crois ce que je vois).

Quand « j’ai raison », je crois diriger ma vie, faire des choix. Là encore, c’est une erreur d’interprétation. Il n’y a aucun penseur, aucun décideur dans mon cerveau. Des pensées émergent et j’y adhère ou pas, mais je n’ai aucun contrôle sur ces idées. Quelle sera votre prochaine pensée ?
L’impression qu’il y a ma vie à moi, qui s’inscrit sur la ligne du temps et dans l’espace, que je prétends contrôler, et qu’à côté il y a la vie, le processus biologique, est une interprétation erronée. Une de plus. C’est tellement rassurant pour le mental de penser qu’il y a lui tout seul, séparé de la vie, du monde, des autres. La vie est alors perçue comme ce qui échappe à ma volonté : le soleil qui se lève, la pluie qui s’abat pile quand je sors de la maison, les limaces qui bouffent mes salades sur pieds… Ta femme te quitte ; c’est la vie. Tu perds ton emploi ; c’est la vie. Tu meurs d’une crise cardiaque ; c’est la vie ! Et il y a « Moi » perdu face à la vie, qui combat pour exister comme il l’entend, pour devenir quelqu’un d’aimable.

Je suis M. Tartenpion

« J’ai raison » est la conséquence directe, inéluctable de « Je suis Christophe », je suis un homme, je suis une personne. C’est la même erreur d’interprétation. Ce sont des affirmations concomitantes. L’une étant le corollaire de l’autre.
Ce que je suis est bien plus large, plus ample et plus tranquille que Christophe. Ce que je suis est la vie même. Je suis agi par la vie, exactement comme l’arbre pousse là où il se trouve et fait avec les conditions dans lesquelles il grandit.

Être totalement soi, c’est donc renoncer à être quelqu’un. C’est être avec la même qualité de présence que le petit enfant qui découvre ce qui l’entoure, sans jamais se poser la question de savoir s’il est quelqu’un, s’il a un nom, un sexe, s’il est beau ou laid, gentil ou méchant.

Christophe LE BEC

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