Des histoires

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Des histoires 940 360 Christophe LE BEC

Les histoires sont au centre de notre expérience. Toute notre vie est régie, structurée autour des histoires que nous nous racontons à longueur de temps. Si on y réfléchie deux secondes, on comprend vite que toutes les difficultés que nous rencontrons (problèmes relationnels, blessures du passé, peur de l’avenir, manque de confiance en soi, peur des autres, etc.) sont nourries de ces histoires auxquelles nous sommes identifiés.

De quoi sont faites ces histoires ?

Nos histoires se construisent, se structurent à partir de nos interprétations de la réalité. La réalité, ce sont les faits bruts : un homme frappe un enfant, un homme rit aux éclats, sans rien ajouter à cela. Cette réalité, nous la percevons tous différemment en fonction de notre vécu, de nos croyances personnelles. Filtrée par notre regard, la réalité devient une vérité, NOTRE vérité. Et nous pensons que notre vérité est forcément partagée par les autres qui voient tous la même chose que nous. Notre vérité est simplement une interprétation du réel par notre mental qui analyse tout, met dans des cases, juge en permanence les gens, les situations pour nous protéger. Le mental est donc l’interprète en chef. Mais c’est un piètre interprète car sa base de données est uniquement constituée de vielles mémoires d’enfance compilée. Son interprétation est par conséquent toujours biaisée par ses croyances. Le mental analyse le réel avec des lunettes déformantes ! C’est le point de départ des histoires…

Les histoires sont donc écrites par notre mental qui interprète de travers. Les histoires s’inscrivent toujours dans le temps. Elles ont un début, un présent, un futur pour celles qui ne sont pas finies, et une fin. Cela peut-être la mort, une séparation, la fin d’un contrat de travail, d’une amitié, ou des vacances, d’un trajet en train ou d’une soirée entre amis, etc. Il y a des mini histoires et des grandes histoires, des histoires secondaires et des histoires principales. Tout cela se chevauche, s’entremêle, s’interpénètre parfois. Et toutes ces histoires qui tissent leur toile nous donnent l’illusion que le temps existe, que la vie s’expérimente sur la ligne du temps, que nous avons à agir dans ces histoires, que nous avons le pouvoir (et/ou le devoir) de les affronter. Nous avons tout simplement l’impression que ces histoires sont notre vie.
Pourtant, nous ne pouvons jamais vivre autre chose que l’instant présent. Essayez pour voir, vérifiez par vous-même ! On ne vit ni dans le passé ni dans le futur : impossible. Là encore, ce sont juste des histoires. Des histoires passées (des souvenirs), des histoires futures (des fantasmes) qui n’existent que dans notre tête. Nulle part ailleurs. Cela n’a aucune espèce de réalité tangible. Ce sont des films que l’on se raconte, dont on est tout à la fois le metteur en scène et l’acteur principal.

Alors revenez ici et maintenant, dans la présence de l’instant, vous pouvez observer qu’il n’y a pas d’histoire, il n’y a que maintenant. Absolument rien d’autre que maintenant, maintenant, maintenant…

Vous pouvez aisément deviner que ceux qui vivent pleinement l’instant présent, qui s’y abandonnent totalement sans se perdre dans le passé et le futur et toutes ces histoires ont une vie à la fois plus intense, car ils sont entièrement présent à ce qu’ils font, et plus légère aussi car ils ne jugent pas. Ils se laissent traverser par la vie en vivant simplement ce qui leur est donné à vivre.

Nous sommes nous même une histoire !

Regardez comme nous nous percevons nous-même comme une histoire ; une histoire personnelle avec un début, une fin dont on espère qu’elle sera encore lointaine, et des tas de problèmes dans la vie.
Les histoires sont le ciment qui maintient en place le personnage que nous avons créé dès notre plus jeune âge pour nous protéger de la peur de ne pas être aimé. Nous sommes contraint par notre histoire qui limite nos possibilités (à cause de mon enfance difficile je me sens rejeté, abandonné, je suis trop timide, trop méchant, je n’ai pas confiance en moi, etc). Toutes ces croyances n’ont de force que parce que l’on y croit. Les histoires sont à l’origine de toutes nos colères, de nos angoisses en tous genres, des blessures d’enfance qui nous font interpréter la réalité avec une couleur particulière. L’histoire nous emprisonne sur la ligne du temps et nous maintient à la surface de nous-même, dans une agitation permanente, frénétique. Ressentez comme vous êtes toujours tendu, contracté. Nous passons notre temps à entretenir ses histoires, à les nourrir, pour faire vivre ce personnage que nous croyons devoir être pour obtenir l’amour, la reconnaissance. Cela nous empêche de nous connecter à notre essence et d’être pleinement ce nous sommes.

Pourtant, il n’en a pas toujours été ainsi. Lorsque nous étions tout petit, nous avons connu la joie d’une vie sans histoire. Le petit bébé ne sait pas qu’il a un nom, qu’il est un garçon ou une fille, qu’il est noir, blanc ou jaune, qu’il est né dans une famille heureuse ou désunie, un pays riche ou pauvre, il vit juste l’instant présent et tout est expérimentation. Il ne connaît pas le concept « plus tard » ou « demain ». Il vit donc sa vie et ses émotions à fond, en prise directe. Il pleure toutes les larmes de son corps quand il est triste, hurle quand il n’a pas ce qu’il veut, éclate de rire dès qu’il s’amuse. Il vit tout intensément dans l’urgence de l’instant.
C’est une grande chance pour les adultes que nous sommes devenus, car même si nous n’en gardons aucun souvenir, nous connaissons tous déjà cette vie en prise directe avec ce qui est. Nous avons juste à en retrouver l’accès, à soulever un à un les voiles qui se superposent devant nos yeux (les problèmes, les histoires, nos croyances, les injonctions parentales, etc.) et qui masquent la réalité telle qu’elle est et nous empêchent de nous rencontrer tels que nous sommes, dans cet espace en nous sans nom de famille, sans mot, sans concept, sans histoire personnelle, où ce qui est est purement énergétique, toujours calme.

Que serions-nous sans les histoires ?

Nous serions comme une plante qui grandit sans plus se poser de question. Elle grandit là où elle se trouve : sur une terre meuble et fertile, coincée entre deux rochers, en haut d’une colline battue par le vent. Elle s’en fiche. Elle grandit en fonction des éléments. Point. Nous ferions pareil exactement. Sans le diktat de notre histoire et des croyances qui l’accompagnent, nous serions juste la vie qui se vit. Notre intelligence n’est pas pas la pensée construite par le cerveau. L’intelligence, c’est la vie qui nous agit, nos cellules qui se reproduisent, nos hormones qui sécrètent en permanence les doses nécessaires à ce que nous vivons, c’est dessiner si c’est votre penchant naturel, jardiner, construire des maison, faire du pain, dessiner ou confectionner des vêtements, faire de la compta qui sait ! Tout ce que nous faisons en nous oubliant totalement, perdant toute notion de temps et d’espace, c’est notre intelligence qui s’exprime ! C’est ce que nous sommes qui se vit. Sans rien ajouter à cela.

Voyez ce qui est : nous sommes les gardiens de notre propre prison mentale, une prison que nous avons créé pour nous protéger. Un comble ! Il ne tient qu’à vous de sortir du rêve, de l’identification à l’histoire. C’est votre responsabilité. A vous de VOIR ! Personne ne peut vous sortir de l’illusion. Personne.

Christophe LE BEC

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